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La guerre ne subit pas la crise

La situation financière désespérante et probablement désespérée a un responsable que tout le monde connaît, c’est le contribuable, c’est-à-dire toi et moi. La dette de mon pays sert à payer les fonctionnaires, dont tout le monde connaît le salaire moyen mais pas le salaire médian, curieux non ? Elle sert à payer ma retraite et celles des gens de ma génération et de celle d’au-dessus. Quelqu’un est contre ? Et puis encore plein de choses pas nécessaires comme les frais de santé publique et autres fariboles. Enfin, elle finance plein de niches fiscales car, comme tout un chacun le sait, plus les riches sont heureux moins il y a de pauvres au chômage. Je connais quelques pays où les riches sont bien malheureux…

Les banques, les pauvres !

Bon, je peux comprendre le raisonnement qui avance que, puisque les gens, vous et moi donc, ne veulent pas renoncer à leurs acquis sociaux, à leur train de vie, à leur smartphone, il faut qu’ils payent, soit. Ce que je ne comprends pas, c’est pourquoi nous devons payer aussi quand les banques coulent. Un compagnon me glisse dans l’oreille que c’est l’application d’une règle d’or du système libéral, la privatisation des profits et la socialisation des pertes. Je comprends et j’acquiesce. Mais alors que viennent faire là tous ces partis et groupes néonazis qui semblent pulluler et gonfler ces derniers temps  ? Le même compagnon me dit que le capitalisme n’a plus besoin que ces gens arrivent au pouvoir. Leur chauvinisme, leur nationalisme, leur racisme vont à l’encontre de la volonté capitaliste de contrôler le monde entier. Pour le capitalisme, seule compte la force de travail à exploiter, qu’elle soit noire, blanche, jaune ou bronzée, qu’elle parle grec, français ou javanais. Par contre, le système se sert de leur présence pour faire peur : « Rappelez vous ce que le fascisme sous toutes ses formes a apporté, la guerre, la Shoah, etc. Il est arrivé pour résoudre la crise sociale du moment. Donc tenez-vous tranquilles, payez et il n’y aura pas de fascisme au pouvoir ! » Cela n’empêche pas les guerres d’arriver ou de menacer. Syrie : Assad et ses affidés contre le peuple ; Israël contre l’Iran ; le Soudan du nord contre celui du sud ; en Afghanistan, perdue avant même d’avoir commencé. Et il y a aussi cette guerre que l’on affuble du nom de crise, la crise devant laquelle tout le monde plie les genoux.

La Grèce, la France et l’Allemagne

Donc, tout a commencé en Grèce. Ce pays où personne ne paie d’impôts et surtout pas madame Lagarde qui n’en paie pas du tout. Elle avait, dans son admonestation en direction des Hellènes, oublié de mentionner que les riches, curés ou armateurs, eux aussi n’en payaient pas du tout. Les premiers à réclamer et imposer une remise en ordre furent les gouvernants allemands. Ce qui leur était bien plus facile que de payer leur dette. Eh oui, l’Allemagne doit de l’argent à la Grèce, et pas qu’un peu ! C’est une histoire de dommages de guerre. Les forces de Hitler ont occupé ce pays et, en le quittant, ont tout rasé. Elles ont laissé un champ de ruines et des morts par milliers (560 000 environ). C’est ce que l’on appelle la politique de la table rase. Après la guerre, les Alliés ont chiffré à 7 milliards de dollars de 1938 les dommages de guerre que Berlin devait à Athènes. Sous diverses formes et justifications, l’Allemagne de l’Ouest a versé 1,7 milliard de dollars à divers requérants. Le reste sous diverses raisons, comme la division du pays, n’a jamais été versé. Un historien allemand a enquêté sur le sujet. Il chiffre à 106,5 milliards de dollars d’aujourd’hui la somme que Berlin doit et qu’elle se refuse à payer. Tout est soumis à un traité de paix formel entre les deux pays qui n’a jamais été signé alors que ce fut le cas avec l’Italie, la Bulgarie, la Roumanie et la Finlande. Italie et Bulgarie, anciens occupants, ont versé 2,2 milliards de dollars d’aujourd’hui. Rien ne dit que ces dommages de guerre, s’ils avaient été payés, seraient allés au bon endroit.

Dans mon désir sans borne d’aider notre nouveau gouvernement à régler le différentiel monétaire avec madame Merckel, je vais lui faire une suggestion. Il parait que, depuis un certain Charles de Gaulle, la France est équipée d’une force de frappe qui lui coûte bonbon. Elle était destinée à défendre le monde libre, dont l’Allemagne, contre le communisme. Celui-ci étant disparu et remplacé fantasmatiquement par le terrorisme masqué international et islamique, je me permets de suggérer que l’on adresse à Berlin un rappel de charge dans un premier temps et que, dans un deuxième temps, on se débarrasse de ce fardeau qui pèse sur notre budget. Le bien nommé Le Terrible coûte 2 milliards d’euros. C’est le quatrième, après Le Triomphant, Le Téméraire et Le Vigilant. Puisqu’il faut faire des économies pour payer la dette de notre beau pays, commençons par couper là-dedans. Le lecteur aura remarqué, sans que je le lui dise, qu’il y a un domaine, celui de la défense, dont personne ne parle jamais.

En Grèce, même ceux qui ont les faveurs de la gauche radicale française, n’abordent jamais ce côté des choses.

Pourquoi ?

Pierre Sommermeyer