Dans les régions où le catholicisme est la religion dominante, le protestantisme traîne derrière lui une réputation de secte. Il est vrai que sa diversité même ne peut que déplaire aux tenants d’une église monolithique.
La Réforme a donné naissance à de grands rassemblements de fidèles ainsi qu’à de plus petits groupes et si l’habitude ne s’était pas installée de désigner la première partie du XVI° siècle sous le nom de Réforme au singulier, il conviendrait d’en parler au pluriel. Il y eut celle de Luther, celle de Zwingli, celle de Calvin. Chacune englobe des zones géographiques bien précises et comporte des divergences théologiques importantes. N’obéissant ni à des critères de territoires ni à de grands Réformateurs, de petits groupes naquirent et menèrent une vie qui ne devait rien aux puissances temporelles. C’est la naissance et le développement de ces groupes minoritaires que certains historiens proposent d’appeler "Réforme radicale".
Nous allons donc tenter d’expliciter ce concept, comment il est argumenté, quand il apparaît et à quels groupes religieux il s’applique. Un bref historique de ces groupes s’impose. Il faut voir comment cette problématique s’incarne, et remettre les événements dans leur contexte. Il y a eu un avant la Réforme, comme il y a eu un après. Puis à travers un certain nombre d’ouvrages nous verrons comment faits et concept sont traités. Nous nous sommes servis pour cela d’ouvrages sur la Réforme en général, écrits soit par des individualité soit par des collectifs. Nous terminerons par une vue spécifique sur la question .La Réforme est liée à une période agitée, où l’espoir d’une nouvelle société, plus juste, a été le souhait de beaucoup de gens.
C’est à ce propos que de nombreux théoriciens marxistes se sont penchés sur cette période. Il n’était pas possible de ne pas examiner ce qu’ils pensaient de ce mouvement de contestation religieuse.
C’est ainsi en effet que la "Réforme radicale" apparaissait aux yeux des réformateurs officiels.