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Le chaos palestinien, suite

Il n’y a rien de plus terrible que d’avoir l’impression d’écrire un feuilleton dont on ne connaîtra jamais la fin et dont l’événement le plus courant est la mort des gens.

En septembre dernier j’écrivais ici même ce qui suit : "L’étouffement de la Palestine par un blocus financier israélien amènerait une explosion dans les territoires occupés, donc une intervention militaire généralisée de Tsahal." en mars 2007 je continuais en disant "Dans cette situation, l’alternance ne peut se faire que sur la liquidation totale de l’autre. Un de ces deux structures à vocation étatique est en trop."

Voilà c’est fait. Chacun a son territoire, chacun a son mouchoir de poche. Mais où est donc passé cette révolution palestinienne dont on nous rebattait les oreilles ? Enfuie, enfouie, sous les balles, les roquettes, les assassinats, les armes et l’argent. Peu de ce dernier beaucoup de l’autre.


On doit chercher les responsabilités.

Celles d’Israël, des USA et de la communauté européennes sont énormes. Le blocus, en marchandises comme financier, a été déterminant dans cette crise. La société israélienne, corrompue jusqu’à la moelle est incapable de faire un quelconque mouvement vers ce qui pourrait apparaître comme le soupçon d’une résolution du conflit. Tout mouvement positif ferait éclater le monde politique israélien tout entier basé sur un homme maintenu sous perfusion au delà du normal. Derrière Olmert il y a la statue du commandeur, Ariel Sharon continue à régner. La seule justification du gouvernement en place est un futur cadavre. Sharon une fois mort, le parti Kadima disparaît. La façon dont l’évacuation de Gaza a été menée par ce même Sharon montre bien qu’il s’agissait en fait d’un retrait motivé à la fois par les risques courus par la société israélienne (démoralisation interne et frais financiers considérables) comme par la volonté incontournable de laisser une bombe à retardement [1]. Elle vient d’exploser.

La gauche vient de porter à sa tête le responsable des échecs des négociations de Taba en 2001, Barak, qui revient en disant qu’il a changé...

Mais ce ne sont pas les Israéliens qui ont le doigt sur la gachette et qui tirent. Encore une fois, on doit voir que les premiers ennemis des Palestiniens sont des Palestiniens eux mêmes et leur amis.

Dans un pays soumis à un blocus inacceptable, enfermé derrière un mur de mépris et de béton, les groupes politiques sont devenus des méta-états avec des forces armées qu’il fallait entretenir. Les groupes armés enfermés dans une violence armée, plus ou moins militarisés, semblent avoir sombré dans une pratique de gang, luttant pour un territoire.

Des chefs ont formés autour d’eux une cour et ont détourné l’argent qui parvenait de l’étranger et entre autres des ONG. Dans la bande de Gaza, le chef de la sécurité publique représentant directement l’Autorité Palestinienne, Mohammed Dahlan,[La déclaration de Michel Warchawski est intéressante. IL veut démonter et démontrer le rôle joué par Dahlan dans cette crise] avait une réputation de violence et de corruption. il était même soupçonné d’être à l’origine de la tentative d’assassinat du premier ministre Ismail Haniya du mouvement Hamas.

D’un côté comme de l’autre, Hamas ou Fatah, l’opulence de leur train de vie contraste violemment avec la misère de leur concitoyens. Ce qui vient de se passer, cette séparation ne pourra pas faire autrement que renforcer cette violence, car la paranoïa ira en s’amplifiant. Comment déterminer qui est qui et de quel bord ? La première conséquence sera le renforcement des liens familiaux proches et éloignés, c’est à dire le renforcement des liens traditionnels. On sait bien que dans un tel cas c’est la liberté des individus qui en fait les frais et tout particulièrement celle des femmes.

Les négociations qui ont lieu ce mois de juin avec Israël n’aboutiront qu’à la distribution d’argent et de marchandise en quantité réduite à la partie fréquentable des Palestiniens.

Le pouvoir israélien doit empêcher à tout prix que la Cisjordanie passe aux mains du Hamas et en même temps que la situation actuelle fonctionne.

Israël possède dans ses geôles le seul homme [Il faut lire sa déclaration emprisonné en Israël.]]capable de rassembler les Palestiniens et de négocier une paix valide. Mais compte tenu de la fragilité de la société coloniale, il ne peut être question d’en arriver à ce point malgré les appels autorisés à sa libération [2]. Israël, tel qu’il est aujourd’hui, se bat pour sa survie. Elle passe par la continuation permanente de la guerre et de l’occupation.

Une paix réelle serait un danger pour la région.Il y a en effet plus de similitudes culturelles entre Israéliens et Palestiniens, qu’entre ses derniers et leurs voisins arabes. Les dix années qui suivraient une telle paix verraient sans aucun doute se mettre en place une espèce de marché commun. Pas un des pouvoirs environnants n’a intérêt à ce que cela se passe. Le pouvoir israélien, corrompu et militarisé moins que tout autre.

Il y aura donc encore une suite à cet article. Hélas.