Janvier 1023. Dans le M.L. Julien O. partage avec nous sa lecture de la Bible. Il l’a lu a contre-coeur...ne résistant pas à des pressions amicales nous dit-il. ll y a plein de façon de lire ce livre et je crois que notre compagnon est parti du mauvais pied. Il est comme quelqu’un qui se serait précipité dans une piscine sans savoir nager. Il n’est pas question ici d’un cours de théologie, qui n’aurait aucun intérêt.

Il y a plusieurs façons de lire ce livre. Soit on adhère au discours religieux qui affirme que dieu s’exprime à travers ces pages comme d’autres prétendent la même chose en ce qui concerne le coran. Ce n’est pas notre affaire. Soit il y a la façon que je qualifierais d’athéiste celle que je crois empruntée par Julien. C’est à dire y chercher les raisons qui expliqueraient pourquoi tant de gens y croient.

Puis il y une façon pragmatique... celle que je préfère, qui tente de comprendre ce que ces textes représentent. La Bible est un ensemble de récits divers, parfois contradictoires, recueillis et formalisés en un ensemble unique par des lettrés, religieux ou pas, en exil à Babylone, 500 ans avant notre ère. Il s’agit, ici de ce que les chrétiens ont nommé Ancien testament.

Les cinq premiers livres sont connus sous le nom de Pentateuque dans le monde chrétien ou de Thora dans le monde juif. Le premier, la Genèse est un fantastique récit à plusieurs voix de la création du monde. Ce n’est en rien un exposé scientifique. Il est écrit que le monde a été créé en 7 jours. Nulle part il n’est dit que ces jours avaient 24 heures de durée. On peut très bien imaginer qu’ils en avaient 350 milliards ! Adam et Eve, un récit féministe s’il en est ! Sans cette femme nous, pauvres mâles, n’aurions jamais accédés à la connaissance du monde ni ne saurions faire la différence entre le bien et le mal. Pour l’usage que l’on en fait ... C’est donc Eve qui permet à l’humanité de sortit de l’animalité ! Une lecture attentive du début de ce livre nous apprend qu’il y avait alors les Néphilimes. Les commentateurs éclairés parlent de géants, fruits des relations entre les hommes et des anges déchus. On peut tout à fait voir là l’origine des super héros de Marvel ! Peut-être n’était-ce pas autre chose qu’une réminiscence des affreux hommes de Néanderthal ! Caïn et Abel ? Ce n’est rien d’autre que la présence de la lutte permanente entre les nomades et les sédentaires et de la culpabilité latente de ces derniers face à une vie qui respecte l’environnement en ne s’établissant pas. La vente de Joseph à des ismaélites ? C‘est le début de l’existence des travailleurs émigrés et de leurs trafiquants. Chassés par les Egyptiens de souche par peur d’un grand remplacement, ces travailleurs exploités émigreront de nouveau à la recherche d’un paradis perdu où couleront lait et miel. Début d’un autre grand remplacement jamais fini. A cette fin ils se construiront une idéologie, le monothéisme. Arrivés sur place, c’est-à-dire ce qui correspond aujourd’hui à la Palestine, ils vont mettre en place une organisation remarquable que les rabbins et autres lettrés vont s’efforcer de faire oublier rapidement. Il s’agit de l’année jubilaire. Cette règle a été écrite pour une société agraire. La vie de la communauté est organisée autour d’un cycle de sept ans et d’un cycle global de 49 ans. La première donnée de base est celle-ci : la terre n’appartient pas aux individus mais à Dieu. Elle ne peut pas être vendue avec perte de tout droit. Les terres ont été distribuées au départ. Comme si chacun avait ce dont il avait besoin. Tous les sept ans la terre est mise en repos et la même année toutes les dettes sont abolies. Quand il y avait un esclave, il ne pouvait l’être plus de sept ans. Tous les quarante-neuf ans, lors du Jubilée les terres revenaient à leur propriétaire original. Ce type d’organisation rendait impossible toute accumulation de capital.

Il advint que les hommes de ces communautés voulurent comme les autres avoir un roi. Celui qui avait l’autorité à ce moment-là, un dénommé Samuel leur dit ceci « Vos fils, il les prendra, il les affectera à ses chars, il les fera labourer et moissonner à son profit, fabriquer ses armes de guerre. Vos filles, il les prendra pour la préparation de ses parfums. Il prendra le meilleurs de vos champs pour les donner à ses serviteurs. Il prélèvera la dîme, pour la donner à ses dignitaires et à ses serviteurs. Il prendra les meilleurs de vos jeunes gens et les fera travailler pour lui. Vous-mêmes deviendrez ses esclaves. Ce jour-là, vous pousserez des cris à cause du roi que vous aurez choisi. Seul le silence vous répondra » ! 

Que la Bible soit utilisée comme outil de pouvoir de soumission, d’aliénation c’est une évidence qu’il n’est pas nécessaire de discuter. En faire autre chose qu’une création humaine avec toutes les contradictions liées à ce type de produit relève d’une certaine myopie.

P.S.