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Adieu Raoul !

En Mars 2007 je disais que nous avions choisi de suivre l’évolution de Raoul Jennar qui nous semblait emblématique d’une certaine façon de faire de la politique. J’ajoutais "derrière le discours, pointe l’envie , le désir d’être, à la tête d’un mouvement d’un nouveau parti". Quand cela ne marche pas on fait alors ses adieux comme dans le texte ci-dessous. Adieux qui ne suscitent aucun commentaires ou alors seulement des messages attristés. Pourtant certains trouvent que trop c’est trop et le disent fortement. C’est pourquoi après la lettre de R.J. vous trouverez deux réactions mettant en relief la sarkozisation des esprits et du discours politique.

P.S.

AU REVOIR !

C’est avec beaucoup d’émotion que je vous écris ces lignes. Toute ma vie, j’ai payé cash le prix de mes choix. Il en est allé ainsi, une fois encore, lorsque j’ai pris la décision de soutenir la candidature de José Bové.

Je suis sans emploi et sans ressources. Depuis des mois, je cherche. En dépit d’un curriculum vitae bien fourni, qui, ailleurs, m’aurait très vite ouvert de nombreuses portes, notamment à l’Université, en France, mon pays d’adoption, je n’ai trouvé ni soutien sérieux, ni proposition crédible.

Au Cambodge, où on n’a pas oublié le rôle que j’y ai joué pendant douze ans pour l’aider à sortir des séquelles d’une des plus grandes tragédies du XXe siècle, certains ont appris ma situation. Ils ont considéré que ce n’était pas acceptable. Une offre m’est faite de travailler comme expert-consultant auprès du gouvernement cambodgien sur certains dossiers où je peux apporter quelque chose à ce pays. Je l’ai acceptée. Comme j’ai accepté une autre offre sur le Liban. Je vais partager les quatre années qui me séparent de la retraite entre ces deux pays.

Depuis sept ans, je me suis impliqué, avec toute la force de mes convictions, dans l’action citoyenne. Comme militant altermondialiste d’abord, au nom d’une certaine idée de l’Europe ensuite, dans la recherche d’une gauche de gauche enfin. Je l’ai fait en toute liberté, sans souci de carrière. En restant fidèle à mes convictions et en n’obéissant qu’à ma conscience.

Ce qui me peine le plus au moment de me retirer de l’action militante, c’est de laisser derrière moi un champ de ruines où gisent toutes les gauches. Dans les gravas, on ne trouve que sauve-qui-peut carriériste ou sectarisme. Le socialisme a contribué de manière décisive à la mondialisation néolibérale et à son extension aux champs européen et français. Les disciples de Lénine, quelle que soit la secte qu’ils dirigent, ont tué l’espérance née le 29 mai 2005. Les militants altermondialistes sont repliés sur des combats certes essentiels, mais dans une approche trop sectorielle.

Le mot " gauche " ne porte plus aucune espérance. Il demeure néanmoins, pour ceux qui entendent mettre leurs actes en cohérence avec leurs convictions, une certaine manière de penser et d’agir qui allie liberté, égalité et fraternité, qui recherche le beau et le bien, qui ne renonce jamais à l’engagement. C’est à cela que j’entends rester fidèle, plus que jamais disciple des Lumières et attaché aux idéaux de Mai 68.

Je ne serai pas là pour participer à la création d’une gauche nouvelle fondée sur des valeurs et une pratique où la fin se trouve déjà dans les moyens. Je le regrette profondément. Je ne serai cependant pas absent du débat européen grâce à un livre que je termine ces jours-ci.

Je souhaite à chacune et à chacun du bonheur dans vos vies et vos combats.



Roules Raoul !

Depuis quelques jours circule l’ Au revoir de Raoul Marc Jennar... Chacun le diffuse tranquilement, comme de rien n’était.

Moi je reste sur le cul par autant de suffisance , d’autosatisfaction...

Dans ce texte il n’y a à aucun moment la moindre auto-critique, la moindre analyse de ses propres erreurs. Cet homme est un saint homme et il le sait... Donc, aucuns doutes...

D’inconnu il y 7 ans, il est devenu une star dans les milieux alternatifs, et depuis il se la péte... J’aime pas ce type qui dit ;
« Toute ma vie, j’ai payé cash le prix de mes choix. »
Et plus loin ;
« Depuis sept ans, je me suis impliqué, avec toute la force de mes convictions, dans l’action citoyenne. Comme militant altermondialiste d’abord, au nom d’une certaine idée de l’Europe ensuite, dans la recherche d’une gauche de gauche enfin. Je l’ai fait en toute liberté, sans souci de carrière. En restant fidèle à mes convictions et en n’obéissant qu’à ma conscience. »

Il se prend pour qui, pour un héros ? pour un grand homme... ?

En fait , de la notoriété, on n’en revient pas. C’est une came qui vous rend accro, et quand elle diminue on en veut encore, et on se conduit comme si on l’avait gardé intacte, refusant le sevrage.

Plus loin ;
« Ce qui me peine le plus au moment de me retirer de l’action militante, c’est de laisser derrière moi un champ de ruines où gisent toutes les gauches. »

Il y a un côté « après moi le déluge »... Genre vous ne m’avez pas écouté, et bien vous allez voir ce qui va se passer...

Là ça a un côté Mitterrand avant son départ,
« Je ne serai pas là pour participer à la création d’une gauche nouvelle fondée sur des valeurs et une pratique où la fin se trouve déjà dans les moyens. Je le regrette profondément. Je ne serai cependant pas absent du débat européen grâce à un livre que je termine ces jours-ci. « 
et il n’oublie pas quand même de se faire de la pub pour son bouquin...

Allez, roules Raoul !

Hep ! Si c’est pour me dire que je suis aigri, jalou, ou de quel droit... Merci de ne pas réagir... Bof si ça vous amuse...


Un commentaire pour “Roule Raoul !”

Bravo, c’est exactement ce que je pensais sans arriver à le verbaliser. D’une certaine façon on peut dire que cette lettre dans sa forme comme dans son fond est sarkozienne. c’est ce que tu fais ressortir. R.J. écrit comme il parle, ou plutôt il a une écriture parlée. Elle est simple, directe, compréhensible. Elle est sincère, il écrit comme il le sent. comme il veut que le lecteur le sente. En fait c’est une sincérité factice qui sert à cacher sa soif de pouvoir et son échec personnel. Il en veut aux autres de ne pas l’avoir reconnu comme leader. Quand Sarkozy parle c’est la même chose, il parle avec le coeur, avec les tripes, il souffre pour nous, il légifère pour nous , il est du côté des victimes. Et on oublie alors ses amis qui l’invitent dans une maison a x smig annuels pour une semaine ou 15 jours , comme l’autre qui paie cash et qui retrouve du boulot auprès du Mcdo du coin, enfin auprès du gvt cambodgien. Moi aussi je suis prêt à payer cash.